de Roy Andersson
avec Martin Serner, Jessica Louthander, Tatiana Delaunay, Anders Hellström, Jan Eje Ferling.
(Suède/Allemagne/Norvège, 2019, 1h16, VOSTFR)

Lion d’Argent Mostra de Venise 2019
Avant-première

Le grand retour du cinéaste suédois après Un pigeon perché sur une branche philosophait sur l’existence (2014) ne pouvait pas passer à côté du Fifigrot. En apparence, le style n’a pas changé : des vignettes tragi-comiques se succèdent en plans séquences dans des décors entièrement construits en studio. Mais les attaques contre le capitalisme et une société aliénante se tournent ici vers une poésie onirique et un conte narré, élégiaque et indéniablement mystique. Le maître de l’humour noir mêle épisodes à priori banals et reconstitutions historiques pour dépeindre une armée d’âmes solitaires et de vaincus en proie à la cruauté et l’absurdité du monde. De la jeune femme dingue de champagne au prêtre en crise existentielle, Andersson joue du contraste – notamment entre jeunesse et vieillesse – pour nous offrir une vision plus grande de l’humanité, sa finitude, sa vanité et ses obsessions grotesques qui l’empêchent de voir la beauté du vivant. Derrière l’humour désabusé se cache une grande tendresse. Sûrement le plus mystérieux de tous ses films, primé par le Lion d’Argent du meilleur réalisateur à la Mostra de Venise 2019.

Môrdi 15/09 à 19h45 – Dredi 18/09 à 21h45 | ABC